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Algérie
Plus de dix ans après l’application du système LMD, l’université n’arrive toujours pas à trouver la formule idéale pour l’adapter à la réalité algérienne.
L’application du système LMD à l’université algérienne n’est pas exempte de critiques. Nonobstant le discours officiel, le résultat obtenu est loin d’être une fierté pour un secteur aussi vital et sensible que l’enseignement supérieur. Le ministre de tutelle, M. Tahar Hadjar, qui a tenté de minimiser “les ratages” d’un système importé de toute pièce, a, tout de même, laissé entendre que la “réforme” n’a pas encore tiré son épilogue et qu’il serait encore trop tôt pour en faire le bilan, même si des assises d’évaluation ont eu lieu par le passé. Elle doit, selon ses dires, connaître un prolongement qui veut dire son maintien, et ce, malgré les innombrables ratages, défaillances et surtout “dégâts” occasionnés à une université qui n’est pas pour envier les universités des pays voisins.
Lors de l'ouverture des travaux de la Conférence nationale des universités, M. Hadjar a évoqué les retombées du prolongement de la phase de transition entre le système classique et le LMD. Elle a été décidée, afin, dit-il, “d’assurer un passage aisé” entre les deux systèmes. Son prolongement, reconnaît-il, a induit “une certaine opacité bien que les diplômes décernés par les deux systèmes aient la même valeur”. En terme de valeur des deux diplômes, le ministre a toute la latitude d’évoquer “une équivalence” ou du moins “une ressemblance” sauf que les concernés évoquent plutôt une différence dans la formation mais surtout de niveau. “De plus en plus de nos étudiants sortent de l’université avec presque le même niveau avec lequel ils avaient accédé aux études supérieures”, a regretté un responsable d’une université du centre du pays rencontré lors des travaux de la Conférence. Cet enseignant et responsable a appelé plutôt à des assises pour redresser le niveau des universités algériennes dépourvues, selon ses dires, “de compétences”.
Il ne remet pas, outre mesure, en question le niveau des enseignants, mais l’opacité du système LMD qui donne, selon lui, la liberté à tout enseignant d’agir à sa guise. “Ce qui est antipédagogique”, estime notre interlocuteur. Cette avis est partagé par plusieurs autres responsables rencontrés hier, sauf que d’autres préfèrent parler de “la difficulté d’assainir la situation en un laps de temps réduit”. Pour eux, le secteur a besoin de plus de temps pour trouver le chemin idéal. Concernant le point de presse du ministre, il a reconnu que le nouveau système est incompris. “Sur les 50 000 enseignants, chacun peut donner une explication propre à lui du système LMD”, a-t-il dit, rappelant qu’il a été importé de l’Europe et “adapté” aux spécificités algériennes, pour en faire “un système algérien”.
Il a annoncé que le nombre de licences, de mastères et de doctorats sont revus à la baisse et que de nouvelles spécialités verront bientôt le jour. Elles seront adaptées, comme le veut le système LMD, aux besoins du marché du travail. Sur un autre registre, le ministre a appelé “à la nécessité de privilégier le dialogue” au sein de l’université, estimant que c’est la seule voie pour régler les problèmes qui sont de nature à empoisonner la vie universitaire. Il s’est engagé pour la prise en charge des revendications des enseignants, des étudiants et des travailleurs du secteur.
Mohamed Mouloudj
le 16-03-2016 10:00
http://www.liberte-algerie.com/actualite/tahar-hadjar-reconnait-quelques-defaillances-244000