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DJAMILA ZERAOUI, FONDATRICE DE SELECTMAGHREB, À “LIBERTÉ”

“Les compétences algériennes manquent de visibilité”

Cette responsable associative regrette que l’engouement suscité par son initiative reste cantonné au cadre communautaire.

Liberté : Plusieurs associations qui représentent les Algériens de France existent. En quoi SelectMaghreb est-il différent ?
D. Zeraoui : SelectMaghreb existe afin de mettre la lumière sur des initiatives et des réseaux professionnels qu’on ne connaît pas forcément. La plateforme s’emploie aussi à favoriser le networking au sein de la communauté, à travers la mise en lien de professionnels et d’hommes d’affaires. Il y a effectivement beaucoup d’associations, l’idée consiste à créer des relations entre elles et de susciter des initiatives communes. Nous avons également envie de mettre en avant des talents de la diaspora. Il y a énormément de gens qui réussissent et qui méritent qu’on parle d’eux. Nous faisons, enfin, du monitoring a destination des nouveaux diplômés qui entrent dans la vie active et pour ceux qui souhaitent investir le domaine de l’entrepreneuriat. Certains sont en quête d’informations sur les possibilités de mobilité professionnelle. Ils veulent changer de métier ou évoluer dans leur propre profession.

Après trois ans de networking, quel bilan faites-vous de votre travail ?
Il y a évidemment des résultats qui s’expriment à travers des mises en réseau de personnes et d’associations. Les Algériens de France ne se mettent pas seulement en lien entre eux mais avec des réseaux en Algérie.
Cela leur permet de saisir des opportunités professionnelles et de se rapprocher davantage de leur pays d’origine.   

À combien s’élève le nombre des compétences de la diaspora ?
Il doit y avoir au moins 400 000 personnes. Ce chiffre est énorme. Le souci est que ces Algériens sont dispersés et ont de rares chances de se rencontrer.

Un tel chiffre devrait obligatoirement contribuer à changer l’image qu’on a des Algériens de France…
Oui, normalement. Sauf qu’en dehors de leur communauté, ces Algériens sont rarement mis en avant par les médias Main Stream qui ne favorisent pas forcément la médiatisation de talents de la diversité. Aujourd’hui, il est très difficile d’être visible en dehors du cadre communautaire pour des raisons politiques assez connues. Moi-même, quand j’organise des événements, 90% du public est algérien ou franco-algérien. Il n’y a pas beaucoup de mélanges avec les autres communautés.

Êtes-vous soutenu au niveau institutionnel ?
Non, pas vraiment. Les initiatives communautaires ne sont pas valorisées. Du côté algérien, l’ambassade d’Algérie à Paris s’intéresse à ce que nous faisons. Elle étudie avec nous les moyens de promouvoir nos actions en Algérie.  

Par Samia Lokmane Khelil

le 16-03-2016 10:00

http://www.liberte-algerie.com/actualite/les-competences-algeriennes-manquent-de-visibilite-243995